Lacq, un village protohistorique
Les plus anciennes traces de présence humaines trouvées sur le secteur de Lacq sont des cercles et des tumulus. On peut penser que les tumulus ont été édifiés par des populations qui transhumaient ou nomadisaient entre les montagnes pyrénéennes en été et les vallées du Gave et ses affluents en hiver. La facilité de son parcours, en longeant Lo Cami salié (la voie du sel), situé à l’abri des inondations et divagations du Gave faisaient de ce chemin une voie de parcours remarquable. A proximité, les promontoires du plateau qui dominent la vallée du Gave pouvaient constituer des « éperons barrés » (avancée d’un relief, coupée par un retranchement afin d’y établir un habitat), dès lors qu’on les aménageait avec fossé et talus, devenant ainsi des sites défensifs ou de stationnement très sûrs.
Lo Cami Salié
Il s’agit d’une voie salière d’est en ouest, une grande voie commerciale, fragment d’un très ancien chemin préhistorique le long des Pyrénées, allant de Pau vers Salies de Béarn. Cette ancienne voie du sel, attestée dès 1500 avant JC était encore utilisée au XVème siècle, empruntée par les caravanes exploitant les salines dans les Pyrénées.
Origines gallo-romaines
Le noyau originel de Lacq s’est vraisemblablement formé près de l’église actuelle. La présence de vestiges gallo-romains, une villa et une chapelle mérovingienne en témoignent.
Le nom de Lacq ne vient certainement pas d’un lac, qui n’a jamais existé mais peut être du latin tardif « laka » qui peut désigner un bassin de fontaine. Or en bas du quartier de St Faust a existé jusqu’au XXème siècle une fontaine réputée.
Audéjos autrefois nommé Audeyos pose problème. Les origines du nom ne sont que des hypothèses à savoir l’explication donnée par M. Grosclaude : au dejus=au dessous (par rapport aux collines d’Arthez de Béarn) ou encore un dérivé d’un nom de personne : Aldius ou Aldenos.
Moyen-âge
Lacq, sous la dépendance du bailliage de Pau, était un village béarnais important. Il comptait 54 feux (foyers) et était un des rares villages de la région à posséder une école en 1385 et un bac pour traverser le Gave.
Le seigneur Gaston Fébus séjourna plusieurs fois au château de Lacq (emplacement actuel du château de Lestapis).
Audéjos, siège d’une baronnie, comptait 38 feux (signification) avec ses annexes « Orius » et « Herm ». La renommée de cette commune trouve son origine dans son château construit en 1227 sur une motte par le baron Gayrosse qui fut l’un des premiers barons figurant parmi les douze de la cour majour.
De la Renaissance à l’Epoque moderne
Aux XVIIème et XVIIIème siècles, Les Larroque puis les Marrenx-sus furent seigneurs de la communauté de Lacq jusqu’à la Révolution. La famille de Marrenx s’éteignant au milieu du XIXème siècle, le château de Lacq fut acquis par la famille de Lestapis.
Le château de Gayrosse, initialement orné de ses 4 tours, fut partiellement détruit en 1743 par un incendie et reconstruit par la suite avec son unique tour restante.
Dans les années 1810-1820, Napoléon fit dresser le plan cadastral des communes. Réalisés avec un soin extrême, ceux de Lacq et d’Audéjos constituent une mine de renseignements sur les chemins, les maisons, les moulins…
L’arrivée de la voie ferrée, en 1862-1863, révolutionna les habitudes des habitants qui découvrirent un nouveau moyen de transporter les marchandises et de se déplacer. Au XXème siècle, les villages de Lacq et d’Audéjos sont frappés par les deux guerres.
L’entre-deux guerres fut une période difficile avec comme seuls éléments de progrès : l’électrification de la voie ferrée et des foyers domestiques dans les années 1930, et la construction du pont suspendu de Lacq en 1937. Cet ouvrage très moderne pour l’époque remplaça un pont en bois vétuste et dangereux.
La découverte du gaz
Aujourd’hui, la commune est essentiellement connue pour la richesse de ses sous-sols. Elle est au centre d’un important complexe industriel depuis la découverte de pétrole en 1949 et de ressource en gaz naturel en 1951 à plus de 3500 mètres de profondeur par la SNPA (Société Nationale des Pétroles d’Aquitaine), entraînant ainsi la production de gaz en 1953. En savoir plus…
En 1957, la création de 32 puits et l’implantation d’un complexe industriel ont permis de lancer l’exploitation et devenir ainsi un site de renommée mondiale pour la chimie du soufre et l’exploitation de gaz. Le gisement s’étendait sur 225 hectares.
Le Bassin de Lacq avec son paysage béarnais jusqu’ici essentiellement agricole fut bouleversé et devint le « Texas béarnais ». Le développement industriel de Lacq a entraîné la création de « Mourenx Ville Nouvelle », cité résidentielle et exemple d’urbanisme moderne.
17 Février 1959 : visite du Général De Gaulle.
22 Juillet 1959 : visite de l’Empereur d’Ethiopie : Hailé-Sélassié 1er.
26 Mars 1960 : visite de M. Nikita Khrouchtchev, Premier Ministre de l’URSS.
La fusion de deux communes
Par arrêté du Préfet des Pyrénées-Atlantiques du 21 octobre 2013, la fusion des deux Communes sera finalisée au 21 mars 2014, ce qui permettra de simplifier la gestion administrative de la Commune (un seul Centre Communal d’Action Sociale au lieu de deux, un registre d’Etat Civil au lieu de deux pour respectivement les naissances, mariages et décès).
Les deux bureaux de vote seront cependant maintenus même si la Commune devrait pour les prochaines élections des Conseillers Départementaux ne dépendre que d’un seul canton.
De nos jours…
Lacq fait partie de la Communauté de Communes de Lacq-Orthez (CCLO). Cette communauté est un établissement public de coopération intercommunale à caractère administratif et technique qui regroupe 61 Communes suite à la fusion, le 1er janvier 2014 , des Communautés de Communes de Lacq, de la Communauté de Communes d’Orthez et de la Commune de Bellocq.
Lors du dernier recensement réalisé en 2011, Lacq comptait 725 habitants.